H. G. Wells - La Machine à explorer le Temps.pdf |
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L'adaptation de George Pal (1960) George Pal, né György Pál Marczincsák, est un réalisateur, producteur, scénariste hongrois, né le 1er février 1908 à Cegléd en Hongrie, naturalisé américain en 1940 et mort le 2 mai 1980 (à l'âge de 40 ans à peine) d'une crise cardiaque à Beverly Hills. (source : Wikipédia) Film à voir ! Parution du compte-rendu d'ici peu L'adaptation de Simon Wells (2002) Simon Wells (né à Cambridge en 1961) est un réalisateur britannique, arrière-petit-fils de H. G. Wells. Il est surtout connu pour avoir dirigé La machine à explorer le temps. (Source : Wikipédia)
Film à voir ! Parution du compte-rendu d'ici peu Thomas More a un mérite parmi tant d'autres : il a inspiré plus d'un artiste grâce à son oeuvre satirique sur la société de son temps. D'autres auteurs prendront la plume et imagineront un récit fictif afin de défendre leurs idées. C'est notamment le cas de Huxley dans Le meilleur des mondes mais aussi celui de Wells.
Ainsi, Emmanuelle Lacore-Martin, de l'Université d'Édimbourg, écrivit ceci, en parlant de l'Utopie de Thomas More (rappelons que Thomas More nous décrit un monde parfait, une île située au beau milieu de nul part) : "Ces jardins sont d'ailleurs le seul lieu où s'exprime une créativité individuelle, chacun étant libre d'appliquer au domaine purement récréatif du jardinage le savoir-faire appris dans le travail agricole. Une fantaisie, une abondance de couleurs et de formes, un luxe presque, qui seul vient tempérer ce que peut avoir d'angoissant la parfaite similitude du plan des cinquante-quatre cités utopiennes, qui se ressemblent tellement qu'avoir visité l'une équivaut à connaître n'importe laquelle de ses cinquante-trois semblables. L'équité est à ce prix : rien ne doit distinguer un Utopien d'un autre, tous étant destinés à recevoir la même part ; mais l'irréelle perfection de la reproduction à l'identique se double d'un sentiment étrange de déshumanisation qui rappelle le caractère cauchemardesque des sociétés dystopiques imaginées, quatre siècles après More, par Wells ou par Orwell. " [URL] Ou encore, de Keith Watson : " Ces contributions sont loin d'être négligeables, mais sa façon d'écrire et ses idées sur l'éducation sont sans doute ce qu'il nous a légué de plus précieux. More est à l'origine de tout un genre littéraire, celui des écrits idéalistes et futuristes, des récits de voyage fantastiques. Plus d'une centaine d'ouvrages ont illustré ce genre littéraire, parmi lesquels nous nous bornerons à citerAnother World and Yet the Same [un monde différent et pourtant semblable] (1600) de Joseph Hall, la Christianopolis (1619) d'Andreae, La nouvelle Atlantide (1626) de Bacon, Oceana (1656) de Harrington, Les voyages de Gulliver (1726) de Swift, Candide (1759) de Voltaire, Les Nouvelles de nulle part (1890) de William Morris, La machine à explorer le Temps (1895) de H.G. Wells, Le meilleur des mondes (1932) de Huxley, Lost Horizons [Les horizons perdus] (1933) de James Hilltop, et 1984 (1949) de George Orwell. " [URL] H. G. Wells se sert de l'essor de la science et de la technologie comme un moyen de prétexte grâce auquel il va pouvoir émettre des hypothèses quant à notre avenir lointain (802 701 PCN). La machine de l'Explorateur n'a qu'une utilité majeure : donner de la crédibilité au récit d'anticipation de Wells. Car quoi de mieux qu'une rationalisation de l'imaginaire afin d'implanter chez le lecteur un ancrage au récit ? Quoi qu'il en soit, crédules et incrédules ressortent de cette lecture avec tous deux la satisfaction d'avoir ressenti au moins une de ces deux impressions : une peur suite à une prise au sérieux des arguments avancés par l'Explorateur qui modifieront inéluctablement l'avenir de l'Homme OU un ébahissement vis-à-vis de l'imagination débordante dont fait preuve l'Explorateur. L'intrigue a l'avantage d'être simple, les événements succincts, le voyage stupéfiant. Il s'agit d'un Explorateur (qui ne porte pas d'autre nom mais qui pourrait être assimilé à l'auteur) qui invente une machine à explorer le temps (passé et futur). Il entreprendra un voyage en solitaire en l'an 802 701 qu'il racontera par la suite à ses amis (un comité de quelques scientifiques, dont le narrateur). Dans ce futur très lointain, l'être humain s'est divisé en deux espèces, selon la continuité des théories de Darwin : les Éloïs et les Morlocks. Selon sa fiction, les Éloïs sont les descendants des nantis, des bourgeois, des gens fortunés qui se complaisent dans leur luxe du matin au soir (n'oublions pas que nous sommes, à l'heure où écrit Wells, dans un contexte de l'époque victorienne qui fleurissait alors en Angleterre [cf. Le Portrait de Dorian Gray]) ; tandis que les Morlocks sont les descendants de la classe prolétaire. Les nantis ont vécu sans se soucier de leur survie, sans se dépenser. Leurs muscles se sont donc amollis, leur esprit abruti, le sens de leur existence passé sous silence et ignoré. Les ouvriers et le bas peuple ont toujours mené la vie dure et ont travaillé d'arrache pied pour survivre. Leurs muscles se sont renforcés, leur teint assombris (puisqu'ils vivent sous la terre, contrairement aux Éloïs. Ces derniers sont la proie des Morlocks qui les traquent chaque nuit dans le but de les dévorer. Notre protagoniste contemple avec effroi la déshumanisation et la décadence de l'Homme qui a subi les préjudices d'une société libérale qui de tout temps a creusé les clivages sociaux.
Les hypothèses de Wells, plus d'un siècle après, paraissent réalistes et tiennent toujours la route. Aujourd'hui, nos sociétés de consommation tendent à forger un homme passif de toutes choses qui suit la masse et se conforme aux actes et attitudes d'autrui [cf . Le Meilleur des Mondes qui décrit l'état d’hébétement suite à de multiples moyens mis en place par les dirigeants de l'État-Monde]. Un message qui, peut-être, verrait le jour dans cette oeuvre concernerait l'importance de préserver nos origines et de les vénérer. Dans ce monde futuriste, l'homme a laissé en ruines les musées et les vestiges de notre époque, sous la poussière et dans l'oubli. Garder les traces de ce que l'on fut est primordial pour mieux se comprendre mais surtout pour mieux comprendre notre futur et les buts perceptibles de nos existences. Ce roman n'est pas profondément pessimiste quant au devenir de l'être humain, car les Éloïs conservent tout de même un tant soit peu de sentiments et une part d'émotion qui de toute évidence est le reliquat de ce qui fut le plus prégnant chez l'homme. Wells, en socialiste convaincu en cette époque où il rédigea son oeuvre, soulève les dangers de nos sociétés libérales et suscite encore à l'heure actuelle nombre de questions relatives à l'ordre établi dans nos sociétés marchandes et économiques qui divisent. Mais rien n'est trop tard, l'on peut encore sauver l'humanité. Et le premier moyen d'y arriver, c'est d'en comprendre les dangers ... Corpus de base : WELLS (H .G.), La machine à explorer le Temps, Gallimard, coll. "Folio SF", Londres, 1895. Note personnelle : 4 / 5 |